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Pour répondre à ces questions, l’Institut des politiques publiques (IPP), organisme de recherche indépendant, a choisi d’axer son étude budgétaire annuelle sur le choc énergétique, qui devait être publiée jeudi 17 novembre et que Le Monde a réussi à consulter. Première conclusion des chercheurs : malgré le coût faramineux pour les finances publiques (plus de 110 milliards entre 2021 et 2023, dont les chèques énergie exceptionnels), le bouclier tarifaire a été la moins mauvaise des solutions à la crise. En limitant la hausse des prix de l’énergie, elle a contribué à maintenir l’inflation – dans le calcul de laquelle l’énergie joue un rôle important – en dessous de 6,5 %. Sans cela, “le taux annuel d’inflation serait de 7,5% en 2022 et de 6,4% en 2023”, note l’étude. Ainsi, le système a permis de limiter le choc négatif sur l’activité économique, générant une croissance supplémentaire du PIB de 1,7 point pour 2022, estiment les chercheurs. Le bouclier a également permis “d’éviter un effet de spirale inflationniste, l’inflation actuelle alimentant l’inflation future, qui elle-même présente davantage de risques de contagion à d’autres secteurs”, explique Antoine Bozio, directeur du PPI.

“De fortes inégalités”

En revanche, ajuster les salaires à l’inflation, comme c’était le cas en France avant 1983 et comme le prétendait la gauche, pénaliserait l’emploi et ne réduirait pas significativement les inégalités face à la crise, indique l’étude. “L’appréciation ne réduit pas l’inflation, elle l’alimente”, a déclaré M. Bozio, faisant référence à la tristement célèbre boucle prix-salaires. Cependant, le bouclier n’est pas sans limites. Ainsi, elle peine à soutenir certaines des populations les plus touchées par le boom énergétique et pétrolier. Certes, le choc énergétique touche plus fortement les ménages modestes, du fait du poids plus important des dépenses énergétiques sur leur budget : la hausse des prix de l’énergie a pesé 5,8 % sur le niveau de vie des 20 % de Français les plus pauvres, contre seulement 3,1 %. % pour celui des 20% les plus riches, IPP calculé. “Mais il y a de fortes inégalités, à tous les niveaux de revenus, selon l’endroit où l’on habite, le mode de transport utilisé et le type de résidence”, résume M. Bozio. Ainsi, la hausse des prix de l’énergie pèse en moyenne 1 point de plus sur le niveau de vie des résidents hors agglomération ou dans les agglomérations de moins de 500 000 habitants, par rapport au niveau de vie du reste de la population. Vous avez lu 43,36% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.