Posté à 6h00
“Il y a une chose importante, les paiements aux deux sociétés des enfants, je comprends [qu’on m’a] étant donné un document qui est essentiellement une feuille vierge dans Word avec des chiffres que nous inscrivons », a déclaré jeudi le juge de la Cour supérieure du Québec lors des plaidoiries. Au cours de la journée, il n’a pas hésité à exprimer ses inquiétudes sur certains aspects des stratégies des deux parties, qui souhaitent chacune placer son représentant aux commandes lors de la restructuration. Les prêteurs veulent voir PwC aux commandes, tandis que le géant de la RPA préfère FTI et son candidat Yanick Blanchard au poste de directeur de la restructuration.
“Paiements préférentiels”
Les deux sociétés contrôlées par les enfants de M. Bouclin servent à rémunérer des sous-traitants et des fournisseurs qui effectuent des travaux de marketing, d’informatique et d’architecture pour Selection. La semaine dernière, ils ont reçu environ 2,5 millions, dont 1,5 million le 14 novembre, jour où la société a obtenu la protection de ses créanciers en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). Beaucoup s’interrogent sur le versement de ces sommes alors qu’au 30 juin l’entreprise devait 118 millions à des fournisseurs et créanciers ordinaires. Les prêteurs parlent de “paiements préférentiels”. « J’essaie de faire un paiement de près de 400 000 $ à Bell Canada qui a été effectué dans les derniers jours et je ne vois pas ce que cela a à voir avec l’ingénierie et le marketing », a commenté le juge Pinsonnault sur les informations fournies par Sélection. C’est pourquoi je dis que le portrait doit être clarifié. » Dans un communiqué de presse en fin de journée jeudi, les enfants de M. Bucklin ont déclaré que les paiements d’environ 1,5 million par mois aux entreprises familiales n’étaient pas utilisés pour “maintenir” leur “rythme de vie”, comme l’ont suggéré les créanciers. Les sommes servent à “financer” leurs entreprises, affirment-ils.
“Beaucoup de stocks”
Le juge n’a pas hésité à intervenir lors de l’audience. Il a interrompu l’avocat de Sélection, Guy Martel, pour lui faire part de ses inquiétudes quant au financement provisoire proposé par le constructeur et exploitant de RPA, qui a fini par débourser un demi-million. “Si ce financement n’est pas approuvé par le tribunal, cela signifie que l’entreprise vient de perdre 500 000 $”, a noté le juge. Je dois vous dire que j’ai beaucoup de réserves sur ce financement et ces conditions. » Les représentants du syndicat bancaire ont également dû répondre à des questions sur leur plan de “stabilisation”, de “restructuration” et de “monétisation” de Sélection, qui brûle 7 millions par mois. Le juge Pinsonnault s’est dit interpellé par une clause qui permet aux institutions financières de bénéficier de certaines protections par rapport aux autres créanciers. Leur avocat, Luc Morin, s’est empressé de répondre que le syndicat bancaire diluerait son vin. “Cette condition sera levée”, a assuré l’avocat au juge.
La “grande absence”
Tout au long des audiences, le président-fondateur de Sélection, Réal Bouclin, a brillé par son absence. La situation monopolisait une partie des échanges. Selon Me Morin, l’homme d’affaires a été le “grand absent” de la semaine, n’ayant pas réussi à régulariser la situation malgré de vives critiques de la part de ses créanciers. “En 20 ans de carrière […]c’est la deuxième fois que je vois un [PDG] cacher lors de l’émission d’un processus en vertu de la LACC, a déclaré Me Morin. Cependant, nous aurions de bonnes questions à lui poser. Pourquoi avez-vous versé 2,5 millions à une entité dont l’unique bénéficiaire est votre famille alors que Selection compte 118 millions de comptes fournisseurs ? » La réplique est survenue en fin de journée. Me Martel a révélé que son client et ses enfants ont assisté à distance aux audiences et qu’aucun des créanciers n’a demandé que M. Bouclin vienne témoigner. “C’est un peu étrange qu’on en arrive là, après quatre jours où personne ne m’a demandé de demander à M. Buchlin”, a répondu M. Martel. Personne ne m’a demandé de m’assurer qu’il était là parce que nous avions des questions à son sujet. » L’avocat de l’homme d’affaires avance que ce dernier n’était pas physiquement présent car il avait des “problèmes opérationnels” – la gestion de son entreprise – à régler.
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260 millions C’est une demande de remboursement de ce prêt accordé en mai 2021 qui a poussé Sélection à se protéger de ses créanciers. MEC 48 Nombre de foyers de soins gérés par Sélection au Québec ÉQUIPE DE CHOIX
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