L’accident, tragique, a eu un retentissement national. Le drame de Millas, dont les recherches avaient été particulièrement regardées par les Français, connaît son dénouement. Nadine Oliveira, la conductrice de bus qui a percuté une rame TER à un passage à niveau, tuant six enfants et en blessant de nombreux autres, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Marseille à cinq ans de prison dont quatre avec sursis. Le verdict a été prononcé par contumace du seul accusé dans l’affaire. Le quinquagénaire est en effet hospitalisé depuis le quatrième jour du procès après s’être effondré lors d’une crise de sanglots. Il a été admis au service de cardiologie, avant d’être transféré au service de psychiatrie, où il est toujours hospitalisé.

assignation à domicile La peine prononcée est conforme aux mandats, qui prévoyaient une peine de cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, ainsi que des obligations de prise en charge des victimes et de restitution. A cela s’ajoutaient l’annulation du permis de conduire et l’interdiction d’exercer une profession liée aux enfants. Son avocat avait demandé sa libération. L’année d’emprisonnement sera purgée sous le régime de l’assignation à résidence, sous surveillance électronique, a expliqué le président du tribunal.

La culpabilité du conducteur a été soulignée Le 14 décembre 2017, alors qu’elle conduisait, son bus est entré en collision avec un train dans la petite ville de Millas, près de Perpignan. Six enfants ont été tués et 17 blessés, certains grièvement. Expliquant qu’il avait déjà parcouru près de 400 fois sans jamais voir les barrières du passage à niveau fermées, le prévenu a toujours soutenu qu’elles étaient de nouveau ouvertes au moment de l’accident. Il avait également évoqué un “trou noir” à cette époque. Des rapports et des témoignages d’experts, dont celui d’un enfant qui était assis au premier rang du bus ce jour-là, ont indiqué que les barrières avaient été abaissées. D’autres témoins (dont des enfants sur place) avaient d’abord affirmé les avoir vus ouverts, avant de se demander au procès s’ils l’avaient imaginé. Les conducteurs du train et deux personnes qui s’étaient arrêtées au passage à niveau de leur côté ont expliqué avoir vu le bus “pousser la barrière”. Des discussions sur un éventuel “déni” du chauffeur ou une forme de modification de la réalité, afin qu’il ne sombre pas dans la culpabilité la plus totale, ont eu lieu pendant le procès, a rappelé l’Agence France-Presse. Les parties civiles ont également exprimé leur regret que les souffrances alléguées par l’intimée aient servi à justifier son innocence plutôt qu’à reconnaître sa responsabilité.