La France a-t-elle perdu une reprise épidémique ? La récente grève des biologistes n’a pas permis aux autorités sanitaires de suivre correctement l’évolution de l’épidémie de Covid-19 ces derniers jours. Pendant plusieurs jours, les laboratoires d’analyses médicales ont en effet cessé de transmettre les résultats des tests préventifs aux autorités sanitaires, avant de fermer purement et simplement leurs portes du 14 au 16 novembre. Le nombre de cas d’infections virales était donc relativement faible. Le retour à la normalité – tout récent – a ramené ses vérités au premier plan de la pandémie. “Je pense qu’on a perdu la vraie reprise de l’épidémie il y a dix jours”, rappelle Yannick Simonin, maître de conférences en virologie à l’université de Montpellier, dans les colonnes de Paris. Les cas quotidiens n’étaient pas, pour une fois, un précurseur des hospitalisations quotidiennes. Et ceux-ci sont en hausse depuis 4 jours de suite. \ud83d\udc47 2/5 https://t.co/yjQYX0myNB – Nicolas Berrod (@nicolasberrod) 18 novembre 2022 Cela fait quatre jours que le nombre moyen de cas positifs pour le virus a recommencé à augmenter. La France détecte désormais en moyenne 26 040 nouvelles infections chaque jour. Même constat dans les hôpitaux du pays où 17.936 sont hospitalisés à cause du virus. De plus, le nombre moyen de nouvelles hospitalisations est en hausse depuis 5 jours.
Une nouvelle variante en France
Plusieurs facteurs – désormais connus – permettaient de prédire cette reprise épidémiologique. D’abord, des températures plus basses, qui incitent les Français à se rassembler à l’intérieur : on rappelle donc que les infections au Covid-19 se produisent principalement à l’intérieur. L’arrivée, aussi, d’une nouvelle variante en France. La variante BQ.1.1. – appartenant à la famille des variantes d’Omicron – gagne progressivement du terrain dans le pays. Cette nouvelle souche est quasiment majoritaire dans le pays : selon les derniers chiffres de Santé publique France, plus de 43 % des infections au Covid-19 sont liées à cette variante. La variante BQ.1.1. il pourrait montrer une plus grande évasion immunitaire que ses prédécesseurs, ce qui signifie qu’il pourrait plus facilement résister à l’immunité acquise à la fois par la vaccination contre le Covid-19 et par l’infection par le virus. “Il est possible que ces mutations supplémentaires aient conféré un avantage d’évasion immunitaire par rapport aux autres sous-lignées Omicron en circulation, et donc un risque plus élevé de réinfection est une possibilité qui mérite une enquête plus approfondie”, ont expliqué les agences. Global Health dans un communiqué publié ce jeudi 27 octobre.
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Cette nouvelle variante aura également de plus grandes capacités de propagation : « Bien qu’il n’y ait pas de données sur la gravité ou l’évasion immunitaire provenant d’études humaines, BQ.1.1. montre un avantage de croissance significatif par rapport aux autres sous-gammes d’Omicron commercialisées dans de nombreux environnements, dont l’Europe et les États-Unis, et justifie donc une surveillance étroite. Difficile cependant de savoir quel impact aura cette reprise épidémiologique sur le système de santé français. Cela dépendra, entre autres, de l’immunité acquise par la population grâce aux infections et vaccinations antérieures.