Cette affaire d’« homicide volontaire en bande organisée » pour laquelle ces jeunes sont poursuivis remonte donc au 11 novembre. Vers 21h30, sur l’avenue Berthier, une bagarre éclate entre gangs rivaux aux portes d’Asnières et de Saint-Ouen. L’un des participants, Baba, un habitant de la Porte d’Asnières (XVIIe siècle) connu des services de police, s’effondre poignardé. Malgré l’intervention des secours, la victime, qui souffrait de multiples coups de couteau à l’abdomen, a succombé à ses blessures. Très vite, la brigade criminelle de la police judiciaire, à laquelle le parquet de Paris confie l’enquête, identifie plusieurs participants, grâce notamment à des images de vidéosurveillance, des témoignages, des recherches de voisinage et des traces et indices. Mercredi, cinq jours après le drame, une première vague d’arrestations a eu lieu. Sept jeunes sont placés en garde à vue, dont plusieurs se sont spontanément présentés au commissariat.
“Mon client est absolument dévasté”
Selon une source proche du dossier, « plus les suspects ont expliqué leurs actes » lors des audiences. Le scénario qui se dessine dans ce drame est celui d’un “combat de rue sur fond d’affrontements de gangs” avec un “coup mortel”, résume une autre source proche de l’enquête. « Personne n’entreprend la volonté d’y arriver… Ce qui est aussi possible. » “Mon client est complètement dévasté”, raconte Antoine Ory, l’avocat d’un des sept jeunes référés, interpellés mercredi chez sa tante. “Tout s’est passé très vite.” Selon l’enseignant Ory, son client n’est “pas violent” et a un casier judiciaire vierge. « Ce vendredi, il a retrouvé la bande de Saint-Ouen, un peu par hasard. » Le conseil insiste : « Il ne connaissait pas personnellement la victime, ni d’ailleurs l’auteur du coup de couteau. »
45 gangs rivaux identifiés
Selon une source proche du dossier, “ces bagarres de bande peuvent commencer pour une vaine raison, un mauvais regard” ou une envie de vengeance. L’origine de ce combat à la fin tragique serait liée au désir d’une revanche. Selon une autre source, « quelques jours avant le drame, il y a eu une bagarre. Un jeune homme de la porte de Saint-Ouen avait été battu. » La préfecture de police, à travers une unité dénommée “Equipe locale de traitement de la délinquance, spécialisée dans les bandes”, surveille 45 bandes en région parisienne, dont 17 à Paris, dont ces deux-là. Ce vendredi soir, parmi les 7 jeunes qui ont été déférés au tribunal, un juge a prédit des “peines privatives de liberté”. Pourtant, l’enquête de la brigade criminelle se poursuit. “Ils n’avaient pas tout le monde”, souffle un témoin. Les policiers sont notamment sur la piste du 8e suspect, qui n’a pas attendu la vague d’arrestations pour fuir et qu’ils aimeraient arrêter. Il serait l’auteur du couteau mortel.