La vitamine D joue plusieurs rôles importants dans le maintien d’une bonne santé, tant par son implication dans le fonctionnement d’un grand nombre de processus physiologiques essentiels que par son rôle essentiel dans la défense immunitaire contre les attaques microbiennes.
Cette vitamine est produite par l’action des rayons UV-B du soleil, et on pense que la décoloration de la peau noire des premiers humains qui ont migré d’Afrique vers des zones moins ensoleillées est une adaptation évolutive qui permet la création de quantités suffisantes de vitamine D pour répondre aux besoins fondamentaux de l’organisme1. Variations génétiques De nombreuses études se sont penchées sur l’impact de la supplémentation en vitamine D sur le risque de développer diverses maladies, mais ces résultats sont difficiles à interpréter car les personnes souffrant de carences sévères en vitamine D sont exclues de ces essais pour des raisons éthiques (il n’est pas approprié de donner un placebo à une personne en manque). Les taux sanguins de vitamine D atteints grâce à la supplémentation peuvent donc dépasser les besoins physiologiques de base, rendant difficile la visualisation des conséquences d’une carence sévère sur le risque de maladie chronique et de mortalité prématurée. Une nouvelle approche, la randomisation mendélienne, surmonte ce problème. Cette approche repose sur le principe que certaines variantes génétiques qui surviennent de manière aléatoire dans une population donnée affectent un phénomène spécifique (taux de vitamine D par exemple).
En examinant l’impact de ces variations sur un paramètre de santé (le risque de décès prématuré par exemple), il est donc possible d’établir une relation causale entre une carence en vitamine D et ce risque de décès prématuré. Très faible taux de vitamine D, mortalité accrue La UK Biobank est l’une des cohortes les plus largement utilisées pour les études de randomisation mendélienne, avec plus d’un demi-million de participants britanniques recrutés entre 2006 et 2010 et fournissant un échantillon biologique pour le génotypage. À l’aide de cette base de données, des chercheurs australiens ont prédit génétiquement les niveaux de vitamine D en examinant 35 variantes connues pour affecter les niveaux de vitamine D2. Ils ont observé une association entre les niveaux prévus de vitamine D et le risque de mortalité, avec une forte augmentation à des niveaux inférieurs à 50 nM (la concentration considérée comme normale).
Ceci est particulièrement frappant pour les très faibles concentrations de 10 nM, avec une multiplication par 6 du risque de mortalité cardiovasculaire, par 4 de la mortalité liée au cancer et par 12 de celle causée par les maladies respiratoires. Ces estimations sont cohérentes avec les niveaux de vitamine D mesurés directement auprès des participants, qui montrent une augmentation significative du risque de mortalité à des concentrations inférieures à 25 nM. Avec l’arrivée de l’automne, la diminution notable des heures d’ensoleillement augmente considérablement le risque de développer une carence en vitamine D. La Société canadienne du cancer recommande également d’augmenter votre apport en vitamine D d’octobre à avril en prenant quotidiennement des suppléments contenant 1000 UI. Une façon simple et économique de profiter des bienfaits de cette vitamine.

  1. Hochberg Z et AR Templeton. Perspective évolutive sur la couleur de la peau, la vitamine D et son récepteur. Hormones 2010 ; 9 : 307–311.2. Sutherland JP et al. La carence en vitamine D augmente le risque de mortalité dans la biobanque britannique : une étude de randomisation mendélienne non linéaire. Anne. Int. Med., publié le 25 octobre 2022.