Entre agenda serré et philosophie parlementaire, le débat sur la tauromachie risque de ne pas s’arrêter ce jeudi 24 novembre, où la proposition de LFI Aymeric Caron d’interdire la pratique a pris feu. Pour assurer le débat à l’Assemblée nationale, les députés LFI ont renoncé à deux autres textes. La première était une demande de “commission d’enquête” sur les “dossiers Uber” et le rôle d’Emmanuel Macron dans l’implantation d’Uber en France, et la seconde proposait de porter le Smic à 1600 € net, un indicateur fort pour les insoumis.

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Leur retrait fait remonter leur proposition d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution en tête de leurs textes de “position parlementaire”, permettant aujourd’hui à un groupe minoritaire de fixer l’ordre du jour à l’Assemblée nationale. Elle ouvre aussi la possibilité de commencer au moins à réfléchir au texte suivant, celui proposant une interdiction totale de la tauromachie en France, qui déchaîne les passions et divise les différentes formations politiques. La « prise de position » doit prendre fin à minuit coûte que coûte, et avec les centaines d’amendements déposés par leurs opposants politiques à ses différents textes, le groupe LFI craignait de ne pas pouvoir achever l’examen de la proposition. dans l’avortement. C’est pourtant celui qui a le plus de chances d’être adopté, avec la majorité des députés favorables, malgré les fortes réticences de la droite et de l’extrême droite.

“Obstruction anti-démocratique”

Le texte sur le Smic, qui a fait l’objet de plus de 100 amendements, n’avait aucune chance d’être adopté, même si LFI souhaitait pouvoir en discuter en demi-cercle. Les Insoumi avaient dénoncé “l’obstruction anti-démocratique” de leurs opposants lors du dépôt des amendements. “Je pense que c’est dangereux”, a déclaré mardi leur dirigeante Mathilde Panot, mettant en cause une volonté “d’empêcher toute discussion sur des sujets importants” de société ou “d’urgence sociale”.

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A la veille du débat, lors d’une visite au salon de l’association des maires de France (AMF), le président Emmanuel Macron a rejeté une interdiction pure et simple. Il prône la “réconciliation” entre “coutumes locales” et “sensibilité” au sort des animaux, bien qu’il soit “abusif”. Le gouvernement entend aussi s’opposer à la proposition “radicale” d’Aymeric Caron en demi-cercle.